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? VIOLENCE POLICIÈRE : NOUVELLE AFFAIRE POUR LA COMPAGNIE DE SÉCURISATION ET D’INTERVENTION DE SEINE SAINT-DENIS

juin 5, 2021

– Racisme abject, violences ignobles, la CSI 93 au coeur d’un nouveau scandale –

La compagnie de sécurisation et d’intervention de la Seine Saint Denis est connue pour être l’une des brigades les plus violentes de région parisienne. Véritable escadron raciste, cette brigade qui se la joue chemise brune et à la logique mafieuse est incriminée dans une vingtaine d’affaires judiciaires : violences, rackets, propos injurieux, faux en écriture publique, procédures montées ou maquillées, confiscations de produits stupéfiants pour un usage personnel et interpellations abusives sont devenus le pain quotidien de cette milice policière en roue libre. Un article de Libération revient sur un énième scandale.

➡️ Hier, quatre policiers de la CSI 93 passaient en jugement au tribunal de Bobigny pour violence et faux en écritures datant de Janvier 2020. Fait rarissime, l’IGPN qui passe son temps à blanchir les policiers criminels avait placé sous surveillance le vestiaire de la compagnie d’intervention pour une autre affaire depuis Mai 2019.

➡️ le 23 janvier 2020, lors d’un contrôle d’identité, un des flics de la CSI, Romuald S., passe à tabac un homme dans un hall d’immeuble au Blanc-Menil. Les policiers laissent Mohamed S. sur le carreau, l’arcade sourcilière explosée.

➡️ Lors du retour dans le véhicule, le policier se vante de ses méfaits à ses collègues. Le chef de brigade, Remy V. demande immédiatement au conducteur Loïc D. de faire demi-tour. Les flics retournent dans les hall et interpellent le jeune homme gisant au sol pour « refus d’obtempérer ».

➡️ Lors de l’audience, des extraits d’enregistrement sont diffusés. À la suite de l’intervention, de retour dans les locaux du commissariat, on peut entendre le chef de Brigade : « J’entends les deux pantins derrière dire « regarde, j’en ai cassé ma coque ». Il me dit qu’il a l’arcade cassée. Je regarde Loïc et je lui dis « demi-tour ». En soit, ça me dérangeait pas plus que ça, mais quand il me dit qu’il a cassé son gant, je lui dis « attends gros, il faut taper fort quand même »». Il conseille même ses collègues sur la marche à suivre en cas de violence : « Si t’as ramené, ça sous entend que t’as rien à te reprocher. Si on le ramène pas, la justice se dit qu’on a quelque chose à se reprocher. Il faut toujours ramener. À partir du moment où le mec tu l’as mis un peu en biais, il faut le ramener ».

➡️ Un faux procès-verbal est rédigé. Inversion des rôles. L’homme brutalisé et violenté devient le coupable. Le policier violent, lui, indique avoir été pris à parti et s’être débattu avant que Mohamed heurte par accident les boîtes à lettres. Une stratégie banale pour maquiller les pires exactions policières.

➡️ Des écoutes accablantes : le 17 Avril, une nouvelle conversation est captée entre Remy V. et le major de la compagnie. « On va essayer de faire plus propre, laisser un temps mort entre chaque bavure. J’avoue, cogner du singe, c’est un passe-temps exceptionnel. Là, on est confronté à une addition de faits ». Un racisme nauséabond décomplexé et des violences totalement assumées auprès de le hiérarchie policière, complice.

➡️ L’unité de police est empêtrée dans de multiples scandales. Le préfet de police de Paris Didier Lallement avait promis en juillet dernier la dissolution totale de cette unité radicalisée avant de se rétracter. Aujourd’hui, les flics sont toujours en service et l’agresseur de Mohamed, Romuald S. officie encore au sein de la Compagnie d’intervention.

➡️ Au terme du jugement, les policiers seront condamnés à des peines d’une clémence injustifiée – de 4 mois à un an de prison avec sursis – au vu de la gravité de faits qui auraient pu envoyer Mohamed en prison.

Entendrons nous les syndicats de police et l’extrême-droite crier au laxisme de la justice dans cette affaire ?