Nantes Révoltée

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UNE DE NOS VIDÉOS CENSURÉE PAR FACEBOOK

juin 13, 2019
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– Dénoncer les violences policières relève-t-il d’un « plaisir sadique » ? –

C’est avec stupeur que nous découvrons que la plateforme Facebook envoie un message d’alerte à l’équipe de Nantes Révoltée aujourd’hui. En cause ? Une vidéo qui ne « respecterait pas les standards ».

Il s’agit en fait d’une vidéo plutôt ancienne : publiée le 10 décembre dernier, au plus fort du mouvement des Gilets Jaunes. Elle compilait les images de violences commises par la police sur des manifestants. Cette vidéo, très partagée, et vue plusieurs centaines de milliers de fois, avait contribué à rendre visible les violences d’État à un moment où les médias et le gouvernement étaient dans un déni total.

Mais ce sont les arguments de Facebook qui sont les plus accablants. La vidéo serait supprimée car elle propagerait une « violence graphique », que la plateforme définit ainsi :

« – Partagé pour un plaisir sadique
– Célébration de la souffrance ou de l’humiliation
– C’est d’une extrême violence »

pour un plaisir sadique

Les deux premières catégories ne peuvent décemment pas être invoquées pour effacer la publication, puisqu’il s’agit précisément de dénoncer ces violences. De rendre visible ce qui était occulté par les médias. Tout l’inverse du plaisir ou de la célébration.

On suppose donc que Facebook se permet de censurer les vidéos relatant les violences policières en mettant en cause leur « violence extrême ». Pourtant, le réseau social avait déjà flouté l’aperçu, et imposé un message de prévention sur la vidéo, annonçant un contenu choquant. En la supprimant purement et simplement, il fait le choix de la censure.

La plateforme considère donc les agissements de la police française comme des violences trop « extrêmes » pour êtres vues. On imagine qu’avec cet argument cynique, Facebook peut ainsi supprimer des centaines et des centaines d’autres vidéos du même type, voire même effacer tous les documents relatant les oppressions et les humiliations commises par les gouvernements d’hier et d’aujourd’hui.

Les réseaux sociaux sont parmi les seuls outils qui permettent de dénoncer les violences policières, de les rendre visible. Il est donc très inquiétant de voir Facebook commencer à supprimer, à posteriori, les preuves de ces exactions.

En faisant cela, c’est un travail de censure pur et simple.